Retour d’expérience… 10 ans après !

L’entreprise de travaux de génie écologique La Compagnie des Forestiers à réalisé un chantier de confortement de berge grâce à des techniques de génie végétal en 2006. Retour sur le projet, et bilan une décennie plus tard…

Voici la photo de la berge d’une rivière, prise il y a quelques semaines. Cette rivière, c’est le Gardon d’Anduze, au régime pluvial cévenol très marqué, et cette berge, celle de sa rive gauche, un peu au nord de la ville, en limite de la Bambouseraie de Prafrance.

La berge semble naturelle, mais elle ne l’est pas. Elle est le fruit d’un important chantier de génie végétal réalisé par La Compagnie des Forestiers, à la demande du propriétaire de la Bambouseraie, qui souhaitait reconstituer intégralement sa berge et recouvrer ainsi l’intégrité de son parc, source de ses revenus.

Sur la base du dossier loi sur l’eau déposé par le propriétaire et son bureau d’études, la solution choisie a été de mettre en place un ouvrage de pied en gabions surmonté de caissons végétalisés à double paroi, sur une longueur de 200 mètres linéaires. À l’issue de la consultation, notre entreprise a été choisie pour les travaux.

Ceux-ci ont été réalisés pendant l’hiver 2006, toutes les précautions ayant été prises pour limiter au maximum les nuisances à la faune et à la flore aquatique.

Constitués de rangées parallèles de rondins de bois résineux (longrines) sur lesquels sont fixés des rondins perpendiculaires (les moises), les caissons ont été remplis de matériaux terreux et végétalisés par des lits de branches de saules (plançons) et des arbustes placés entre les longrines, à travers des boudins de géotextile biodégradable.

À l’arrière de l’ouvrage, des apports de matériaux terreux ont été réalisés, et un géotextile a été déroulé sur le haut de berge ainsi reconstitué, pour assurer une protection mécanique de l’ouvrage en cas de crue. Un ensemencement hydraulique a été mis en œuvre, complété par des plantations d’arbres et arbustes.

Dès la réception de l’ouvrage, en avril 2006, les services de la Bambouseraie, très investis, ont assuré l’arrosage et l’entretien.

Aujourd’hui, 10 ans après, il semble que cette berge ait toujours été là. Les caissons végétalisés ont rempli leur mission de support au développement de la végétation rivulaire. Le géotextile s’est dissous, nourrissant les herbacées et arbustes.

Même si nous sommes fiers de ce travail et formons l’espoir de sa pérennité, ce qui n’est jamais acquis, nous le savons, nous aurions collectivement pu faire beaucoup mieux :

  • si nous avions été consultés au moment de l’initiative du projet, nous aurions pu proposer des techniques plus adaptées à la biodiversité et aux relations berge/eau que le gabion ;
  • nous aurions pu inventorier les espèces végétales rivulaires présentes localement et les mettre en culture avant travaux ;
  • nous aurions pu collecter des semences, pour nous en servir au moment de la végétalisation ;
    nous aurions pu utiliser des bois d’œuvre d’origine locale.

En bref, si les parties prenantes au projet (maître d’ouvrage, services de l’État, bureau d’études, entreprise) s’étaient mises autour d’une table au départ, nous aurions évité d’empiler nos contributions par couches étanches successives. Nous aurions alors été plus efficaces en agissant de manière intégrée : nous aurions vraiment fait du génie écologique…

Amé Chevassus
Président
La Compagnie des Forestiers

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