Photos des travaux, GEECO ©
La haute vallée de la Maurienne regorge d’espèces patrimoniales ou protégées dont le fameux Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus). Certaines mesures simples permettent de les favoriser par rapport à d’autres espèces plus communes.
1. Photos des travaux ; 2. Vue depuis le site sur la ligne fortifiée de l’Esseillon,
GEECO ©
Dans le cadre des grands travaux en cours dans la vallée de la Maurienne, GEECO – Génie Ecologique réalise des prestations de mise en valeur de la faune et de la flore locale. Dans ce cas précis, nous avons réouvert des espaces en cours d’enrésinement sur la commune d’Avrieux (Haute Maurienne, 73 Savoie) dans le but de favoriser le développement et l’expression des Sabots de Vénus (Cypripedium calceolus). Cette mesure compensatoire permet en effet à ces orchidées protégées de profiter de l’ensoleillement nécessaire à sa sortie, voire à son fleurissement.
En collaboration avec l’ONF et le bureau d’études BIOTOPE de Bron (69), les espaces à déboiser ont été défini en fonction des inventaires botaniques réalisés ces dernières années et de leur connaissance du site. L’objectif recherché est d’atteindre un ensoleillement d’environ 60% sur des substrats forestiers contenant déjà des Sabots de Vénus en dormance ou ne pouvant pas dépasser le stade végétatif lors de leur cycle faute d’assez de lumière.
Un panel d’arbres – soigneusement sélectionné et martelé afin de limiter la coupe au minimum requis – a été abattu vers l’extérieur du site, débité, ébranché et mis en stock aux abords des zones cibles. La configuration en ubac très pentu a demandé l’intervention d’une équipe qualifiée en travaux forestiers de montagne. Des techniques d’abattage à la corde ou au tirefort ont permis de ne pas faire tomber de grumes sur les substrats abritant les Sabots de Vénus. Les semis naturels de résineux ont été manuellement arrachés de façon à prévenir leur croissance rapide future. Ces bois morts serviront également de support à une mousse pionnière protégée présente dans cette forêt, Buxbaumia viridis.
Une fois que l’épais manteau neigeux aura fondu au printemps prochain, nous pourrons constater l’efficacité de cette mesure. Nous escomptons une explosion de l’expression de cette plante dont le système rhizomateux aurait une capacité de dormance d’environ 200 ans en litière forestière…
Pierre Wackermann
Directeur général, GEECO