Le ZAN, un outil pour améliorer le fonctionnement des écosystèmes ?

« La loi Climat résilience du 22 août 2021 a fixé les objectifs d’atteinte de l’artificialisation nette à moyen (2030) et long (2050) termes. Attention à ne pas se tromper de sujet : suivre et mesure l’artificialisation n’a pas d’intérêt. Dans notre pays, presque tous les écosystèmes sont artificialisés, dans le sens où ils ne sont plus dans leur état originel, mais ont été transformés par des siècles de pratiques humaines. C’est le cas du bocage, des landes, des parcs et pâturages, de nombreuses mares et étangs… Cette mosaïque de milieux artificialisés est précieuse et riche en biodiversité !

Grâce au travail de nombreux acteurs, la loi Climat résilience a plutôt défini l’artificialisation d’un milieu comme l’atteinte à ses fonctionnalités. C’est-à-dire qu’un milieu sera considéré come artificialisé si les processus écologiques qu’il produit sont dégradés. Ces processus, ou fonctions, sont le socle de toute vie sur Terre par la génération des services écosystémiques : production de nourriture et matériaux, purification de l’air et de l’eau, régulation du climat et des inondations, pollinisation…

Aujourd’hui, le premier enjeu de l’aménagement du territoire est de réussir enfin à intégrer ces fonctions écologiques, en les préservant et, si nécessaire, en les restaurant. Or, la biodiversité est principalement prise en compte dans les projets d’aménagement à travers les « espèces patrimoniales ». Cette approche est insuffisante : elle n’est pas systémique et passe parfois à côté des réels enjeux écologiques. Avec sa définition, l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN) devient une opportunité unique d’améliorer cela.

Le deuxième enjeu consiste à aller plus loin que la logique proposée par la séquence « éviter, réduire, compenser », qui est fondamentalement négative, son objectif étant de contraindre, et de limiter l’impact. Or, gagner le combat de la biodiversité passera par une approche résolument positive, et le ZAN peut être un outil pour cela en poussant à l’émergence de projets de territoire intégrant les enjeux écologiques dans la planification. La prochaine étape consiste maintenant à expérimenter et la filière du génie écologique se veut force de proposition en conduisant des démonstrateurs. 

La première expérimentation se tiendra en Bretagne. Elle part d’un besoin d’aménagement classique (lotissement) et propose une réflexion plus large : comment penser un projet de territoire où le but n’est pas de limiter les  impacts des aménagements, mais de permettre que ceux-ci améliorent in fine le fonctionnement de l’écosystème ? L’objectif est bien que les fonctions écologiques soient en meilleur état après chaque projet, et qu’elles fonctionnent mieux à long terme grâce aux nouveaux usages. Nous pensons que cela est possible si nous portons une réflexion globale sur les équilibres entre le futur lotissement (pour cette première expérimentation) et les modes de vie de ses habitants, l’agriculture locale, les transports, les usages…

A l’assaut, vive la vie ! »

Patrice VALANTIN
Président de l’UPGE

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