Le projet BISON en quelques mots
Le projet BISON est mené par un consortium de 39 membres européens et pays associés sur lequel l’UPGE est investi. Il vise l’adaptation des infrastructures de transport dans un contexte de changement climatique en remettant les enjeux de biodiversité au cœur de la réflexion. Nous vous invitons à consulter l’un de nos précédents articles pour en savoir plus (article).
Zoom sur le handbook
Au cours de ce projet, des membres issus de 6 structures adhérentes à l’UPGE (TerrOïko, Egis, cdc Biodiversité, Naturalia, Biotope et Valhoriz) ont contribué à la rédaction du manuel des bonnes pratiques d’intégration de la biodiversité dans les infrastructures de transport. Ce livrable aura rassemblé plus de 70 personnes à travers 15 pays différents.
Un webinaire lui a été dédié le 26 juin animé par Sylvain Moulherat de TerrOïko dernier (voir le replay). Une série d’articles sera réalisé pour présenter les différents chapitres contenus dans ce handbook.
Chapitre 2 – Stratégie et planification
Ce chapitre, principalement à destination des gouvernements et aménageurs publics, met en évidence l’importance d’anticiper et de planifier la prise en compte de la biodiversité sur la totalité du cycle de vie de l’infrastructure de transport et d’intégrer les enjeux biodiversité dans l’ensemble du schéma directeur d’un projet. Sont considérées comme étape du cycle de vie : la planification stratégique, le design, la construction, le fonctionnement et la maintenance, le déclassement et enfin la requalification ou adaptation de l’infrastructure. Chaque phase du cycle est séquencée comme suit :
- Les auteurs caractérisent la phase.
- Ils attirent l’attention du lecteur sur des points clés à considérer.
- Ils décrivent les processus et proposent des outils inhérents à la phase.
Des accords et standard internationaux existent et orientent les pays et régions pour construire leurs réglementations, politiques publiques et leurs stratégies en matière d’infrastructure de transport.
Le mot clé dans la conception d’une infrastructure de transport est l’anticipation. Les infrastructures de transport ont sur la biodiversité des impacts directs, indirects mais aussi et surtout des effets cumulatifs qui sont encore trop souvent négligés dans les études d’impacts. Réfléchir à l’impact de chacune des phases du cycle de vie des infrastructures de transport est primordial. Les phases de planification stratégique et design doivent être l’occasion pour la maîtrise d’ouvrage d’avoir une vision multifactorielle (en intégrant notamment les lois relatives au transport et à la biodiversité) et de considérer les scénarios, les routes et les sites à utiliser qui favorisent des mesures d’évitement ou de réduction des impacts.
Des outils sont mis à disposition des aménageurs publics :
- L’évaluation environnementale stratégique pour la phase de planification stratégique
- L’étude d’impact pour la phase de design
Ces phases de conception permettent d’anticiper :
- Les impacts de la phase de construction dans laquelle les solutions d’atténuation des effets sont essentielles ;
- Les impacts de la phase de fonctionnement qui est la phase la plus longue : L’étude d’impact décrit les mesures de suivis, les bonnes pratiques et les mesures correctives pour assurer que les impacts sur les habitats et espèces prioritaires sont atténués et contrôlés ;
- Les impacts de la phase de déclassement, lorsque cette phase est présente, qui constitue une réelle opportunité de restauration de la biodiversité ;
- Les impacts de la phase de requalification ou adaptation de l’infrastructure en évitant d’ajouter des impacts supplémentaires et en réduisant les impacts existants. Les solutions fondées sur la nature (SfN) sont un outil à considérer.
Par Clélie REYNAUD,
Chargée de missions animation à l’UPGE