Le bureau d’études Aquabio a lancé en 2012 le projet de recherche BIOME, BIOindication des Mares et des Étangs, une méthode d’évaluation de la situation écologique des petits plans d’eau et de prévision des impacts sur les fonctions et la biodiversité, dont l’objectif est de fournir un outil d’aide à la décision.
Les zones humides représentent un enjeu majeur pour nos sociétés par les services écosystémiques qu’elles rendent : fonctions d’épuration de l’eau, d’accueil de la biodiversité, de régulation du cycle de l’eau, etc. Le développement d’outils indicateurs spécifiques aux impacts que subissent ces milieux est essentiel.
Aquabio, coopérative d’experts en écologie aquatique, est en passe de faire reconnaître au plan national le premier bio-indicateur pour les petits plans d’eau, le projet de recherche BIOME, qui vise à combler un vide méthodologique auquel font face les gestionnaires de ces milieux. C’est un outil attendu d’aide à la décision, utile pour, par exemple:
- identifier les causes de blooms de cyanobactéries causant régulièrement des interdictions de baignade et proposer des actions raisonnées de gestion pour éviter ces situations;
- évaluer la gestion raisonnée de l’empoissonnement dans un étang;
- sécuriser les études d’impact d’un aménagement sur une zone humide et évaluer les actions de la séquence ERC (éviter, réduire, compenser) mises en place;
- mettre en valeur les travaux de gestion, création ou restauration écologique en permettant de justifier des mesures pilotées.
« Nous avons constaté suite à plusieurs demandes de clients qu’il n’existait aucun outil permettant d’évaluer sérieusement l’état écologique des mares et étangs et de fournir des données suffisamment fiables pour éclairer les décisions des gestionnaires et des industriels. », explique Frédéric Labat, responsable de la recherche et développement au sein de la coopérative.
Pour répondre à cette demande, Aquabio a lancé en 2012 le projet de recherche BIOME. Après 4 ans de travail sur les méthodes d’échantillonnage des macrophytes et des invertébrés, l’outil en cours de finalisation est utilisé sur des projets pilotes. « Nous avons travaillé sur 240 plans d’eau représentatifs de différents milieux pour pouvoir couvrir toute la France métropolitaine ».
Au-delà de la connaissance de la santé d’un milieu, les données et leur analyse permettent surtout d’évaluer des impacts, de comprendre les causes d’un déséquilibre constaté et de conseiller les gestionnaires et aménageurs sur les mesures de gestion, de préservation ou de compensation pour résoudre une situation problématique ou pour l’éviter. Les outils finalisés seront livrés aux financeurs du programme de recherche mi-2018, « mais nous constatons d’ores et déjà une forte attente de différents acteurs pour pouvoir évaluer et mettre en valeur leurs actions, » indique le responsable du projet.
Le projet BIOME est labellisé par le conseil scientifique du pôle de compétitivité DREAM et financé dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenirs Biodiversité piloté par l’ADEME.