1. Avant travaux ; 2. Après travaux : Seuil n°3 – Réalisation des boutures de saule. © Equo Vivo
Equo Vivo a réalisé des travaux de restauration de la franchissabilité piscicole de 6 seuils sur la Leysse ; un marché porté par le Cisalb Lac du Bourget et conçu par SAFEGE Consulting, agence de Chambéry. Durant une partie de la réalisation de ces prestations de génie végétal, le réseau des chargés de mission Equo Vivo a effectué un temps de formation et de team building sur le chantier.
Sous la supervision de Vincent CHAMIOT et de Pierre GRASSET, nos 2 spécialistes du végétal et du génie végétal, notre équipe de chargés de mission Equo Vivo s’est réunie afin de réaliser les 400 boutures de saules du marché de travaux. Cette journée avait pour but de réunir notre équipe au complet, dont une partie était nouvelle, tout en apprenant pour certains à réaliser des boutures de saule.
0/ Explication du fonctionnement & briefing sécurité
L’objectif pour l’équipe : Prélever 400 boutures de saules (préférentiel triandra, eleagnos, purpurea & cinerea) sur zone en aval, puis réimplantation sur les berges remaniées au droit des 3 seuils rendus franchissables cette année.
Le bouturage de saule était nécessaire sur notre chantier pour prévenir l’érosion des berges remaniées conséquence de la suppression des seuils. L’intervention s’est faite sur 3 des 6 seuils en raison du phasage des travaux.
1/ Phase de prélèvement
Coupe des sujets de saules dont les ramifications sont adaptées au bouturage. Mise en forme des boutures : diamètre 3-5 cm, longueur 60 à 80 cm, coupe en biseau en bas (sens de pousse du végétal) et coupe perpendiculaire en haut. Conditionnement par 50 boutures. Broyage des déchets de coupe en vue de leur évacuation et remise en état de la zone de travaux.
2/ Phase de mise en œuvre des boutures
Réalisation d’un pré-trou à l’aide d’une tige métallique afin d’éviter de « traumatiser » les cellules végétales de la bouture. Le pré-trou doit d’être d’un diamètre légèrement inférieur à la bouture pour éviter que celle-ci ne « flotte » dans le trou car la présence d’air limite le développement des racines. Plantation de la bouture et recoupe propre de la tête.
Localisation du projet global
Le projet se situe sur les communes de Bassens, La Ravoire, Saint Alban-Leysse et Chambéry (73). Le milieu d’intervention peut être qualifié de péri-urbain à urbain selon les zones.
La Leysse est la rivière emblématique de la cluse de Savoie Longue d’une trentaine de kilomètres. Elle prend sa source dans le Massif des Bauges, au niveau du col de Plainpalais, sur la commune des Déserts. Elle reçoit le renfort de 15 affluents pour devenir le principal émissaire du lac du Bourget qu’elle rejoint à l’ouest de l’aéroport de Chambéry-Aix-les-Bains.
Objectif des travaux
L’objectif du projet est de rétablir la continuité piscicole et le transport sédimentaire au droit de chaque seuil.
Enjeu écologique du projet
La problématique initiale générée par la présence des 6 seuils est la discontinuité écologique. Les travaux s’inscrivent donc dans une thématique de trame bleue, de rétablissement de la continuité écologique. Le peuplement piscicole de la Leysse compte essentiellement quatre espèces : truites (espèce à fort enjeu du projet), chabots, vairons et loche franche.
De plus, chaque seuil « impose » localement une influence sur l’écoulement hydraulique et le transport solide. Ainsi, en amont des seuils se crée un remous liquide puis un dépôt de matériaux (remous solide). Le transport sédimentaire se trouve donc également impacté.
Contraintes d’intervention
Pour la réalisation des travaux, il fallait intervenir lors des périodes les moins impactantes pour la faune piscicole (période de migration et de frai). Le marché stipulait que toutes interventions dans le lit en eau sont interdites du 1er novembre au 30 avril (période de migration et de frai des poissons).
Les autres contraintes liés aux travaux en rivière étaient :
- Surveillance des débits de la Leysse ;
- Isolement de la zone travaux ;
- Dérivation du cours d’eau pendant les travaux ;
- Maitrise des écoulements restitués en termes de MES (Matières en suspension)
Lionel d’ALLARD
Directeur, Equo Vivo
