Contexte du projet
Le parc éolien LE SOULEILLA, situé sur la commune de Treilles (11), en exploitation depuis 2001, fait l’objet d’un renouvellement à l’identique consistant en la réinstallation de 16 éoliennes. Ces éoliennes étant d’une puissance supérieure, un besoin de compensation a été identifié par la DREAL : « Mettre en œuvre une action favorisant la mise à disposition et la gestion d’un site pour la compensation de la zone de chasse de l’Aigle Royal perdue.»
En effet, un couple d’aigles royaux nichait historiquement sur le site à proximité du parc éolien de Souleilla, son aire de chasse se situant dans ce périmètre. Suite à l’implantation du parc ainsi qu’à d’autres facteurs (travaux d’installation de la fibre, etc.), une absence d’exploitation du territoire de chasse situé aux abords du site d’implantation des éoliennes a été constatée.
Les mesures compensatoires prévues consistent donc en la mise à disposition et la gestion d’un site favorable à la chasse de l’aigle Royal à proximité de son nouveau site de nidification.
La Forêt Domaniale du Bas-Agly répondait à cette demande, avec des parcelles présentant un taux d’embroussaillement important et à proximité avec la nouvelle aire de nidification (< 5 km). L’ouverture de ces milieux, puis leur entretien, constitueront une mesure favorable au couple nicheur en augmentant leur zone de de chasse potentielle. Les zones ouvertes par débroussaillement en plein ou en mosaïques, selon la spécificité de la végétation ou des sols en place, favoriseront l’installation de petits gibiers, proies privilégiées de l’Aigle Royal (lapin de garenne, perdrix, petits rongeurs, …).
Compatibilité avec les missions de l’ONF
Tout projet de mesure compensatoire en forêt publique doit être compatible avec le régime forestier. Ainsi, pour chaque demande de compensation écologique, l’ONF étudie la compatibilité du projet avec les missions prévues localement.
Concernant la mission sylvicole, le projet se situe intégralement sur des parcelles hors sylviculture de production : on y rencontre seulement quelques bosquets de chênes verts, quelques tiges de pins d’Alep éparses et quelques reliquats de tiges de cèdres issues d’une plantation échouée. Ces tiges seront préservées.
Le projet de MCE est donc sans impact sur la fonction ligneuse et ne remet pas en cause l’aménagement forestier.
D’un point de vue des fonctions écologiques, le projet se situe en partie dans la Zone de Protection Spéciale des Basses Corbières. L’aménagement forestier évoque la possibilité de réaliser des travaux de restauration de milieux favorables à l’avifaune, mais sous réserve de financement externes.
Le projet de MCE est bénéfique pour la fonction écologique et est bien additionnel.
Pour la mission d’accueil du public, la fréquentation est locale et se fait via un sentier de randonnée, qui sera maintenu en état.
Le projet de MCE est sans impact sur la fonction sociale.
Enfin, la forêt domaniale du Bas-Agly a été créée à l’origine pour lutter contre l’érosion (ravinement) susceptible de devenir rapidement importante sur les terrains marneux. A ce titre, l’enjeu de protection contre les risques naturels est fort sur 200 ha de forêt domaniale, dans les zones de pente marquée. Le projet d’accueil de mesures compensatoires se fait sur un plateau pour lequel il n’existe pas d’aléa érosion.
Le projet de MCE est sans impact sur la fonction de protection des sols.
La demande de mesures compensatoires de la société Q Energy pour le parc éolien Le Souleilla constitue un projet gagnant-gagnant avec l’ONF. La convention d’accueil de cette mesure compensatoire a été signée à l’été 2022 et les travaux débutent cet automne.